Retour par le Simmental, 2- 4 juin 2021

A Oey au début du Diemtigtal,  vallée latérale du Simmental, accueil sympathique à l’ office du tourisme,  et nous voilà en balade le long du « Hausweg » du bas de la vallée. Nous découvrons Diemtigen, village ayant eu le prix Wakker décerné par « Patrimoine suisse » en 1986. En résumé, ce prix est basé sur une architecture respectant le bâti existant, un développement et une gestion respectueuse du paysage et de l’environnement. Nous admirons les fermes bernoises grandioses, leurs magnifique toit et façades peintes.

Bien que soleil et nuages se succèdent, nous décidons de poursuivre notre randonnée jusqu’au petit lac d’Ägelsee puis par  l’alpage de Tschugge nous offrant de splendides vues sur le Simmental et le Diemigtal. De bonnes averses et quelque 500m. supplémentaires de dénivellé montée et descente plus tard, il nous reste le retour le long de la rivière Fildrich. Conquis par cette région, nous restons à une altitude de 800 à 1400m. pour profiter des fleurs et plus globalement des couleurs printanières, ainsi sans découvrir le haut de la vallée nous laissant des envies d’y revenir.

Visite à notre campement.

Notre hanneton suivant la Simme, arrêt à la Lenk, le temps d’admirer les chutes d’Iffig (Iffigfall) et de monter pique-niquer à Iffigenalp, l’alpage en amont. Fonte des neiges et pluies récentes,  les cascades dégagent une énergie extraordinaire.

Lenk design

Les jeunes pousses de pins sylvestres les déguisent en sapin de Noël parés de bougies


Nous jetons un coup d’oeil ensoleillé aux chutes de la Simme, (Simmenfall)  avant de rentrer à la maison, précédant les orages annoncés. 

Nos têtes sont pleines d’images de lacs entourés de montagnes,  de  forêts enneigées en arrière-fonds, de glaciers et de pics aux allures hivernales,  mais celles qui dominent par leurs couleurs éclatantes sont les prairies fleuries .

Lac des 4 cantons, la Suisse entre mythe et réalités, 31 mai-1er juin

Vous l’avez compris, cette année nous visitons la Suisse en touristes; notre tour opérateur, nommé météo,  avait bien failli nous oublier au sud des Alpes.  Mais là, il se rattrape….En ce 31 mai, départ dès le matin au mont Pilate, dans le célèbre train à crémaillère le plus raide du monde, avec  passage le long d’une falaise.  Nous admirons la pente impressionnante devant les rails, jusqu’à 48%, ceci d’autant mieux que le train est quasi vide. A l’arrivée,  le calme, les personnes chuchotant  sur le point de vue rendent le sommet encore plus grandiose. La brume nous cache  L’Eiger, la Jungfrau et le Mönch mais il y en a tant d’autres.

Sur la pointe proche du point de vue (un seul est ouvert à cause  de l’enneigement), trois bouquetins se prélassent au-dessus de falaises vertigineuses, une famille?  En tout cas, une énorme bête majestueuse, bien âgée au vu de ses cornes, un beau bouquetin plus fin que nous pensons être une étagne  et un cabri portant déjà  de belles petites cornes.

L’infrastructure pur style aéroport, les boutiques de luxe fermées, les porte-montres vides dans la vitrine laissent entrevoir une atmosphère fort différente en période de haute fréquentation.

Visite touristique, autant choisir la version complète….Nous redescendons donc en téléphérique, télécabine et bus pour prendre le bateau à Lucerne pour Alpnach. Une heure et demi de plein soleil à se laisser promener sur le lac, du rêve pour ce mois de mai!

Le lendemain sera plus suisse que suisse, mythique! Nous apprenons à Altdorf que l’histoire de Guillaume Tell viendrait d’une légende danoise. Sa statue est devant « la petite tour », qui a abrité une des premières horloges de ville dont le fonctionnement par les poids suspendus est encore bien visible. 

Le théâtre d’Altdorf créé pour y jouer le drame de Guillaume Tell, tel qu’écrit par Friedrich von Schiller mais joué selon différentes adaptations.

De Fluelen, juste à côté, nous prenons le bateau pour rejoindre la prairie du Grütli. De l’herbe, une belle vue, un drapeau, une entassée de sacs à dos d’une course d’école, quel autre pays pousse la sobriété si loin? 

Cette prairie, qui serait un exemple de lieu où les Waldstätten se sont réunis secrètement lors de leur conjuration contre les baillis autrichiens, a été décrétée « bien national inaliénable » de la Confédération en 1859.

De cette époque date le restaurant, dont deux petites salles sont splendides: fenêtres avec écussons, grand poêle, tables bois-ardoise. Là non plus, pas de luxe inutile sur la terrasse, ou dans les assiettes,  mais le peu d’explications historiques, notamment au sujet de la réunion des 300 officiers supérieurs menée par le général Guisan en juin 40, nous étonne. Nous n’avons toutefois pas exploré la « voie suisse » ni le sentier thématique du Grütli, esquissant déjà des projets…

Val Poschiavo, 25 – 30 mai

Etonnante vallée…

  • Aux Grisons, mais l’italien est de mise,
  • Reliée au reste de la Suisse que par le col de la Bernina; nous entendons siffler le train rhétique depuis notre petit camping, comme un coeur rythmant la vallée,
  • Entourées de montagnes, des maisons patriciennes d’architecture citadine, opulentes, du 19ième siècle dans la bourgade de Poschiavo: leurs propriétaires protestants firent fortune dans toute l’Europe comme négociants,
  • Une vallée très isolée qui a choisi de prendre un nouvel élan économique très avant-gardiste plutôt que de se vider de ses habitants ou de ne se vendre qu’aux touristes: région agricole et d’élevage à 90% bio, et ce depuis 2014, où la production d’herbes aromatiques, pour les tisanes entre autres, y est importante,
  • Le camping est peu occupé, bien que ce soit la plus méridionale des vallées grisonnes, donc à la limite des régions « permises » en cette période.

Une intéressante découverte, où nous prenons du bon temps à flâner dans les rues et à être magnifiquement accueillis à une terrasse de restaurant typique par le patron nous ouvrant les portes de sa cuisine pour la préparation de nos capunets (spätzlis aux épinards avec beurre fondu, fromage, ail rôti et épices).

Nous nous amusons comme des enfants à contempler du train et à pied le viaduc circulaire,  reprenons le train avec enthousiasme pour le col de la Bernina , encore bien enneigé. Les quelques skieurs vont  d’îlot blanc en îlot blanc à la fin de leur descente, avec l’air réjoui de celui qui a défié la saison  en rigolant d’être tout de même un peu décalé.  La neige de haute altitude est belle blanche alors que les traces jaunes des tempêtes de sable sont encore très visibles sur la neige des pentes inférieures.

Vraie journée touristique train-téléphérique pour admirer  les sommets du Palu, de Bella Vista et de la Bernina depuis Diavolezza, avec même la gourmandise à la terrasse, il fait chaud ce jour du 28 mai, même à 3000m. Bons lézards profitant du soleil, nous admirons les skieurs grimpant le Palu et les parapentistes.  Au retour, une petite balade parmi les marmites géantes, sculptées par l’eau sous le glacier en d’autres temps.


Un autre jour, bien grisouille, nous suivons le  ruisseau et l’aménagement permettant aux truites de sortir du lac de Poschiavo et de remonter le courant  jusqu’à leur lieu de ponte.

La balade de Sfazu au lac de Saoseo sera vraiment magnifique, les mélèzes ont quitté leur apparence d’hiver grise et nue, pour le vert printanier, les gentianes, oeillets et autres fleurs égaient le bord du chemin et seuls subsistent de tout petits névés.

Après un pic-nic au bord du lac, nous quittons le val Poschiavo par le col de la Bernina, cette fois routier,  passons à St Moritz avant d’apprécier le splendide coup d’oeil depuis la montée au col du Julier, sa longue descente  et arrivons finalement à Alpnach (départ du train pour le Mt Pilate), près de Lucerne, tout ceci avec le soleil. 

Nous nous installons vers la zone sportive et le port, place calme, où personne ne viendra nous demander quoi que ce soit , sauf le tenancier de la petite buvette, très prévenant avec ses deux clients non locaux, s’inquiétant de savoir si nous étions contents de sa saucisse et de ses frites!