Mi-parcours dans le haut plateau, Burgos – León 

24 octobre

Ciel parfaitement bleu, matins froids, mi-journées sous le soleil tapant, 

Champs labourés ou juste semés, encore et toujours bruns, 

Pistes  droites, terre nue infinie, nous avons en tête la chanson « seul sur la terre africaine,… ». 

Pédale, pédale, la prochaine église est dans 18 km. 

Tels sont les tableaux que nous avons traversés sur 70 km en rencontrant une famille avec 5 petits enfants dont 3 sur leur vélo, un cyclo randonneur reliant Lisbonne à Rome par les chemins de Compostelle, un marcheur à pieds nus, entre autres pélerins. 

La méditation est parfois (souvent !) intérrompue par le rappel douloureux de bosses mal négociées ou par des pistes de cailloux pointus le long de la route nationale. 

1ère étape Los Arcos 

Nous sommes épuisés après une journée de cross country avec plus de montées que de descentes et ces dernières si caillouteuses, raides et boueuses qu’elles ont été plus pénibles que reposantes. Des paysages plein les yeux, champs labourés, vignes aux couleurs d’automne, peupliers dorés et forêts de chênes. Ambiance chaleureuse en rencontrant les pélerins. 


En route vers le chemin de Compostelle 

De Benicassim, en route pour le nord vers le départ du chemin de St Jacques de Compostelle, partie espagnol du chemin français.

Teruel: tours modéjares (style musulman commandé par les chrétiens) et plafond de la cathédrale sculpté et peint par un artiste arabe inconnu: 2 exemples illustrant la période où la tolérance entre le christianisme et l’islam était parfaite. Le plafond a le croissant, des scènes de chasse, un couple qui danse, au milieu des thèmes chrétiens plus classiques. Chaque carré de décoration est différent, belle fantaisie pour une cathédrale.

En continuant notre progression vers le nord ouest, notre toute petite  route se faufile entre rochers, cols et forêts de pins pour atteindre Albarracin, village logé dans un méandre du Guadalaviar, entouré de remparts,  construit avec du plâtre rouge et des charpentes apparentes. Un vrai bijou dans cette lumière chaude de fin d’près-midi.

Les peupliers sont absolument dorés contrastant avec les pins. Plus au nord, les collines sont des patchworks de petites parcelles roses et pourpres dont la dominance jaune, sableuse, poussiéreuse s’intensifient plus au nord; la région à l’ouest de Zaragoza est vraiment sèche. 

En route, visite du monastère cistercien de Piedra et de son parc, cascades, forêts et centre de présentation de rapaces.

Majorque – Sierra Tramuntana: La Ruta de la Pedra en Sec, 24 sept-01 oct 17

Nous sommes 12 de notre groupe des Gastromarcheurs et notre dynamique guide Christine à parcourir la route des pierres sèches pendant une semaine.

Valdemossa: point de départ, beau village à flanc de montagnes, couvent des chartreux transformé en résidence où séjournèrent quelques mois Chopin et Georges Sand.

Valdemossa – Deia: Montée sans balisage, Christine sélectionne les chemins privés notamment en fonction du droit de les emprunter, une nouvelle notion pour nous, peu lisible en topographie conventionnelle mais importante sur cette île! Beaux points de vue et descente au refuge de San Boi à l’entrée de Deia qui n’est pas au bord de la mer et même pas visible, protégé des pirates turcs! Nous commençons le chemin côtier, délaissant le GR221 pour se rapprocher des criques turquoises. Arrêt en route à Lluccalcari, magnifique hôtel, terrasse de rêve. Toutefois, même après une bonne douche, les randonneurs que nous sommes dépareillent. 

Le lendemain, nous continuons ce sentier côtier, pins, eau turquoise, beaux rochers dont le « diamant »: rocher blanc comme posé sur l’eau, un défilé de cartes postales, et profitons de nous baigner. Nous atteignons Port Sollier, petite station touristique, par les hauteurs, surplombant la baie, mouillage de nombreux yachts et voiliers. 

Port de Sollier – Sollier village (à nouveau loin des attaques maritimes) en tramway en bois, nous économisant 5km à plat et gardant notre énergie pour la montée par les 1770 marches du chemin muletier. Nous sommes bien sur la route des pierres sèches, garanties sans terre ni autre amortisseur pour les genoux! Nous admirons l’énorme travail pour aménager le chemin et toutes les terrasses permettant de planter un maximum d’oliviers. Les nombreux lacets nous amènent facilement à notre premier 1000m.! Descente sur les réservoirs, puis sur le refuge de Tossal Verds par des forêts de chênes verts. Le refuge avec sa tonnelle de vigne, sa terrasse ensoleillée, et son beau toit de tuiles sent le sud. Malheureusement, le souper sera conforme à sa réputation, nous serons nourris.

Tossal Verds – Sanctuario de LLuc en passant par le Puig d’en Galileu. De magnifiques sentiers de forêts, puis des lacets à découvert nous font apprécier les quelques nuages de cette journée. Malgré un peu de brume voilant le cap Formentor, magnifique vue depuis le puig d’en Galileu. En route, quelques glaciaires, immenses creux tapissé de pierres où la neige était tassée par les enfants pour être vendue en blocs de glace aux bourgeois de Palma. 

Vautours noirs, typiquement majorcains  et vautours fauves tournoient parfois au-dessus des sommets. Lluc est un couvent et un lieu de pèlerinage converti en complexe touristique ayant conservé la sobriété, la beauté un peu austère, de son architecture.

Le lendemain, nous nous baladons dans des lapiaz, formant des « tubes d’orgue », et passons par une clairière « druidique » à souhait.Suivra toute une journée de belles forêts, agrémentée de l’ascension du Puig Tomir par les plus sportifs d’entre nous. Là, plus de sentier, des rochers, une cheminée et 2 câbles pour atteindre le plateau sommital. En fin de journée, navette pour Pollença en direction du cap Formentor.

Pollença est une petite station balnéaire, bordée par la plage, les quais et la route…En taxi pour démarrer notre marche, nous grimpons au pied du Puig Fumar. Du sommet la vue est splendide, sur 360 degrés, la mer turquoise des 2 côtés de la péninsule Formentor. Certains genoux ont préféré échanger l’ascension et surtout la descente de cailloux en rochers contre une descente et une remontée le long, théoriquement, des murets du chemin, pratiquement directement en-haut le talus jusqu’à la brèche où nous attendons les sportifs, pour redescendre de l’autre côté par des lacets de chemin en mauvais état ou à nouveau par les raccourcis jusqu’à la Cala Murta, où nous baignons avec grand plaisir malgré les cailloux. Ballade jusqu’à la plage de Formentor, de sable, plus civilisée et retour à Pollença en bateau, note finale bien agréable.

Une belle semaine, faite de cailloux, de lacets, de belles forêts et d’échanges pleins d’humour avec Christine, dont le dynamisme est incroyable et certainement nécessaire pour être guide, instructrice de plongée et de canyoning, mère de famille et épouse de pompier. Bon vent à toute la famille polyglotte, sportive et débrouille!