Départ pour la Bretagne (10 août-19 août)

Une lessive, un coup de nettoyage du hanneton et une trempette dans notre petit lac de Frience plus tard, nous voilà repartis en direction de la Bretagne. La traversée de la France est pour nous l’occasion d’un arrêt à Vallon-en-Sully (ne cherchez pas sur vos cartes, c’est exactement au milieu du pays), chez nos amis Marie-Odile et Rémy qui tiennent une location de cycles, des chambres d’hôtes et se donnent pour faire revivre le canal de Berry, la région, un tourisme vert. Pour nous, l’occasion de passer de bons moments ensemble, de pédaler le long du canal et du Cher. Je nous trouve braves par cette canicule, bien que le temps soit frais relativement aux jours précédents. Magnifique ballade vers le nord, pays du grand Maulne, un bon petit exercice avant de savourer quelques fromages de la région, ils sont si nombreux à aguicher nos papilles!
Pour notre première étape en Bretagne, (12-19 août), nous séjournons  à Pors Peron, dans la baie de Douarnenez.

Au menu:

  • la charmante cité médiévale de Pont Croix, et le petit port d’Audierne, leurs marchés, musiciens et crêpes, l’odeur de l’océan, la marée; des tableaux de belle lumière que nous pénétrons à coups de pédales.
  • le GR 34 , sentier côtier que nous suivons des heures sans nous lasser de la bruyère en fleurs parsemées d’ajoncs, de genets et d’autres fleurs jaunes ainsi que de quelques chèvrefeuilles encore fleuris.
  • Nos pas traversent aussi d’immenses prairies de hautes fougères, très denses, participant à tenir la terre du talus descendant abruptement jusqu’aux rochers surplombant l’océan. Des heures sans une maison, ou presque, suivant le contour de chaque crique, à monter et descendre sans arrêt en restant pourtant toujours à quelques dizaines de mètres au-dessus de l’eau, c est magnifique. Pour notre sérénité et notre plaisir, nous boycottons la pointe du Raz , endroit le plus connu de la région, survolée continuellement par un  scandaleux hélicoptère-navette touristique, symbole de bruit et de pollution stupide et égoïste.
  • A quelques kilomètres de là, un environnementaliste renseignant sur les oiseaux, les plantes, prêtant sa longue-vue et ses jumelles pour admirer les dauphins et les fous de Bassin attablés ensemble pour un festin de sardines, est une rencontre beaucoup plus intéressante et sympathique. 

A Audierne, nous apprécions l’arrivée du petit bateau de pêche « les copains d’abord » et de sa cargaison et guignons dans les caisses mais ils ne sont que deux pêcheurs à bord, pressés de décharger et de mettre au frais leur cargaison, la criée aura lieu dans deux jours (c’est un samedi).

Quelques badauds, une jeune femme avec un bébé et une petite fille étaient aussi impatients que nous de les voir accoster. Celui qui a le temps et l’envie de parler, et peut-être pitié de ces touristes intéressés mais sans aucune compétence ichtyologique est un homme âgé, petit-fils de pêcheur. Il nous parle des bateaux ligneurs et des bateaux fileurs, du goût différent d’un poisson saigné après avoir été pêché à la ligne ou noyé dans un filet, de la pénibilité beaucoup plus importante de la pêche à la ligne justifiant un prix différent pour le même poisson et de l’arnaque connue consistant à mettre un hameçon dans la geule d’un specimen attrapé dans un filet pour faire croire qu’il a été pêché à la ligne et le vendre ainsi plus cher. Le lieu, le bar (ou loup de mer), la lotte (ou baudroie) et le germon (thon blanc) sont parmi les espèces les plus pêchées ici et le spécimen présentant d’énormes pics sur le dos était un St Pierre, poisson recherché par les gastronomes.

Notre camping est riche en haies, bien vert, petit, près de deux plages de sable, criques magnifiques, calme bien que résonnant de vie du côté de la petite piscine et du trampoline, malgré les grosses pluies de certains soirs. Il est à classer assurément dans la catégorie: « guitare le soir », et nos voisines chantent bien!  

Un petit tour en Suisse du 15 juillet au 3 août

Chic, nous allons au Lac-Noir, où j’ai appris à skier il y a juste quelques décennies. La Singine a un lit large jonché de troncs morts, de cailloux propices aux à la nidification des chevaliers guignettes. Rivière aux berges naturelles, prairies bien fleuries, pâturages verts, tout ce dont nous nous réjouissions sauf cette couche de nuages masquant toute vue ou presque. Nous nous baladons le long de la Singine puis grimpons à la buvette d’alpage du Gürli déguster une fondue fribourgeoise, juste récompense d’une journée à 800 m. de dénivellation dans les forêts et hautes herbes trempes.

Triton

Quelques petits joyaux en route, un accueil sympathique au camping de Füllmattli, font oublier le temps maussade. Le lendemain, le programme était de monter à Riggisalp et de parcourir la vallée de la Brecca mais les nuages encore plus bas que la veille nous font fuir vers le lac de Constance plus tôt que prévu. Au lac de Constance, nous pédalons en Thurgovie parmi les pommiers, et prenons un peu de hauteur pour voir le Säntis au loin, (circuits de Apfelweg et Panoramaweg).

Nous profitons de déguster différents jus de pommes, alcoolisés ou non, dont un jus tiré au fût chez le producteur.

Petit cours agronomique en route grâce aux panneaux expliquant les différentes sortes de pommes et  leur saison. 

Vacances familiales, rejoints par notre fille et sa famille terminant périple à vélo, et excursions autour du lac qui se prête bien aux excursions combinant vélo et bateau. Nous partageons avec vous quelques images de Mainau,

notre intérêt pour le musée sur les Zeppelin, ces dirigeables ayant traversé maintes fois l’Atlantique beaucoup plus rapidement que les bateaux empruntés par les émigrants avant l’aviation commerciale.

Imperia, statue en l’honneur des prostituées qui ont accompagné le Concile de Constance entre 1414 et 1418 pour l’élection d’un pape… A chacun sa morale…

Au retour, nous nous approchons définitivement du Säntis en allant à Appenzell.

1er août au Kronberg

Magnifique marche vers le Seealp See, petit crochet (! il court comme un lièvre!) pour Pierre-Olivier à Ebenalp quasi-vide.

Appenzell est une petite ville au charme certain, notre séjour une vraie page de Suisse typique, qui se termine par un déluge, se prolongeant de telle manière que nous nous retrouvons à la maison…par les autoroutes, plus tôt que prévu. Nous apprendrons que le col du Grimsel par lequel nous voulions rentrer est fermé pour cause d’éboulement dû à la pluie. L’avantage pour nous, c’est que nous pouvons juste penser que ce n’est que partie remise.