Zion – Lake Powell – Grand Canyon North – Death Valley – Mammoth lake – Yosemite, du 8 au 23 juin.

Chaleur et soleil au rendez-vous tous les jours pour ces étapes très variées, en altitude, en ambiance, et en couleurs.
Zion
Arrivant par l’est, cheminement entre des dômes dont les couches sont fendues perpendiculairement, (eau et gel), de véritables damiers.
Nuit à la sortie ouest du parc, en plein désert avec vue sur les montagnes.
Mais une foule incroyable, des chemins fermés pour cause de chutes de pierres et un paysage moins spectaculaire à nos yeux, nous sommes partis après une demi-journée. P.-Olivier a renoncé à la seule grimpette costaude, n’ayant pas l’habitude de faire la queue en montagne pour tenir la chaîne le long d’une falaise.
Je me balade vers des cascades, rencontre une Ranger, apprend qu’une des espèces de renard de ce parc grimpe aux arbres pour chercher les oeufs dans les nids.
Lake Powell
L’idée d’une pause balnéaire. Même cette activité classique et standard est différente ici qu’en Europe. Camping-cars alignés sur le sable surplombant la plage, le niveau d’eau étant beaucoup descendu cette dernière décennie. Non, nous ne nous enlisons pas du tout! Bateaux, jet skis et quelques jeeps sur la plage, peu nombreux, mais déjà trop présents.
L’eau est sablonneuse, donc pas translucide du tout, bien tempérée, bordant une plage de sable fin bien chaud! D’ailleurs, il n’y a pas de broussailles donc il fait trop chaud pour les serpents! (j’avais un mauvais souvenir à ce sujet sur cette plage).
Visuellement, tout est nu, couleurs pâles, un paysage minéral, beige-rosé, éclatant de luminosité.
Le soir, beaucoup de feux, un ciel étoilé, un grand calme. Le feu pour le plaisir plus que pour la grillade, une valeur traditionnelle extrêmement ancrée.

Nous quittons le lac Powell par la route du sud, passant le barrage et descendant au niveau du Colorado pour le traverser. L’ancien pont, un élément capital pour les échanges commerciaux est devenu piétonnier et a été doublé d’un nouveau pont routier, s’intégrant parfaitement.

La vallée est totalement plate et le Colorado dessine ses méandres, ayant creusé tout-à-fait verticalement son chemin dans ce plateau qui a été surélevé, il y a bien des millions d’années, par les mouvements des plaques tectoniques. Aucune pente intermédiaire, aucune transition entre l’horizontalité et la verticalité parfaites.

Puis nous grimpons pour arriver dans le parc national du Grand Canyon, rive nord. Des forêts diversifiées splendides, toutes sortes de pins, c’est vert, chaud et nous sommes déjà à plus de 2000m. d’altitude.

Grand Canyon nord
Le parc est bordé par une « national forest » ce qui signifie que nous n’avons pas besoin de permis pour dormir n’importe où. (Nous ne dormons jamais dans les parcs car les campings y sont pleins, et que le bivouac hors camping y est interdit). Tout campeur dans ce pays finit son voyage avec une certaine connaissance du cadastre et de ses termes!. Nous nous écartons juste de la route principale…..juste 40 km de terre battue pour arriver à une prairie terrasse, « Marble view point, » surplombant un canyon latéral. Une sérénité incroyable!
Une tente remorque est cachée entre les arbres, nous faisons connaissance d’un couple extrêmement sympathique ayant beaucoup d’humour. Intéressant équipage: la cuisine se tire hors de la remorque, la suspension de la tente pliée sur remorque est faite pour du tout-terrain costaud, les vélos se mettent par dessus une grille couvercle, mise en position verticale à l’arrêt pour fixer la douche! Nous finirons la soirée au Hanneton, avec le whisky US pour ces messieurs. Leur fille est en Suisse, peut-être les reverrons-nous chez nous!
Allant au bout du chemin pour le coucher du soleil, nous rencontrons un autre couple, jeune, installé aussi dans une tente sur remorque. Par une fin de journée aux couleurs splendides, nous sommes invités à jouer au « Horseshoe», une pétanque cow-boy!
2 équipes, deux piquets distant de plus de 10 mètres et des fers à cheval plus grands que les authentiques, lourds, à lancer depuis un piquet vers l’autre piquet. 3 points si votre fer tombe enroulé autour du piquet, bonne chance, cela n’est jamais arrivé! 2 points si votre fer à cheval touche le piquet et 1 point s’il est distant du piquet de moins d’une largeur de fer. C’est lourd, cela ne roule pas, la distance est longue, la lumière au coucher du soleil diminue…..bref, encore bien plus difficile que sympa comme jeu!!! mais les jeunes s’étaient beaucoup exercés la journée, être vers leur campement dans un beau coin de nature, perdu, sans forcément faire de grandes marches, c’est je crois le plaisir de nombreux campeurs rencontrés.
Visite de la rive nord proprement dite, dans le parc national: splendide. Le Colorado est plus éloigné que depuis la rive sud, nous contemplons surtout des canyons latéraux, mais c’est magnifique. Un hôtel ancien, plein de charme borde la falaise.
Nous faisons un petit bout du chemin de descente, celui emprunté pour relier en 2 ou 3 jours les deux rives puis une balade sur le plateau, parmi les pins et menant à un point de vue (uncle Jim trail).
Nous nous rendons en voiture au point le plus élevé (alt. 2700m. env.) au dessus du Colorado (alt.735 m.). Splendide de contempler la vallée si plate ainsi que les barres de rochers rouges que nous avons traversées en venant du lac Powell ainsi que tous les canyons rejoignant celui du Colorado. Pour rester dans la magie de ce coup d’oeil, nous retournons au vieil hôtel pour un souper buffet délicieux, coucher de soleil inclus! Dormons à nouveau dans la forêt hors du parc, chevreuils le long de la route. Les autres points de vue sont inaccessibles, trop de neige l’hiver dernier, route bloquée par des troncs tombés.
Nous quittons le grand canyon nord par une piste (route 22) à travers la forêt. En prenant juste un peu d’altitude, les bouleaux remplacent progressivement les pins. Les forêts ici m’apparaissent vivantes, visions de champs de bataille, traces d’ouragan, de foudres, les troncs enroulés en tire-bouchon des genévriers se décomposent couchés sur le sol, creusés en leur centre. Mieux que nulle part ailleurs, l’arbre mort est avant-tout source de vie!
Par des étendues de plus en plus désertiques, nous perdons de l’altitude, rejoignons Las Vegas et remontons pour dormir dans la forêt juste avant Death Valley, à 2000m. d’altitude, agréable. En pleine nature, des places assez plates, avec foyers, à disposition des campeurs de passage. Le BLM, Bureau of Land Management organise ces places, dans les zones dont le Bureau a la responsabilité, différentes des zones communales des forêts et des parcs nationaux. En zone « sauvage »,(wilderness), un permis peut être requis pour camper ou pour faire un feu d’agrément, mais pas forcément pour un barbecue. Ces permis sont gratuits, peut-être plus une façon de savoir un peu où vont se perdre les humains dans ces immenses territoires en cas de problème. Le personnel dans les Visitor Center sait expliquer toutes ces différences avec le sourire, ayant la sauvegarde de la nature comme priorité. En conséquence, l’organisation des campings nous étonne. S’il y a de l’eau, elle est potable, disponible à une pompe mais chacun doit prendre son récipient à sa place pour la vaisselle et se laver. Pour les campings cars, aucun problème, nous collectons nos eaux usées et les vidons dans des endroits de vidange officiels mais pour les campeurs… Nous voyons peu de réchauds, peu de vaisselle, autre que les cartons venant de snacks. Des douches payantes sont parfois disponibles en-dehors des campings, comme des buanderies, mais en camping, rien d’autre que des toilettes bien souvent. Nous ne fréquentons pas les grands campings ayant tout le confort car ils sont au bord des routes, dans le bruit, ressemblant plus à des parkings.
Death Valley
Nous l’abordons très tôt; avant le lever du soleil, nous sommes à Zabriskie point. Les couleurs sont dans les mauves, gris, oranges pâles.
Paysage minéral, un peu de verdure au début tout de même, le thermomètre grimpe à mesure que nous descendons jusqu’au niveau de la mer, puis en-dessous. Petit-déjeuner vers 7h, puis balade sur le sel, 39 degrés!. L’eau des montagnes environnantes arrivent de façon souterraine dans cette vallée, point le plus bas et le plus sec du continent américain, ainsi que le plus chaud de la planète. L’eau s’évapore, reste le sel de la roche solubilisé. Cette région a été explorée par les chercheurs d’or, d’argent et exploitée pour le borax servant à la production de lessives. Nous marchons sur une couche de sel mou, humide puis sur des dunes de sable brûlant.
La luminosité est incroyable. Cette vallée est bordée par des failles, issue du déplacement des plaques tectoniques; le magma y a laissé ses traces aussi. Une tribu d’Indiens y est encore présente, revendiquant ces terres les reliant au Créateur, et pourtant cet environnement est hostile de par sa chaleur et sa sécheresse. Même le serpent à sonnette de la région a une stratégie spéciale, il fait des mouvements pour que son corps ne touche que très peu le sable. Certains rongeurs peuvent survivre sans aucun autre liquide ingéré que celui des graines mangées. Le « Visitor center » est riche en explications, mais nous ne voyons évidemment aucune trace de vie; le parc est immense et nous, les touristes, sommes concentrés en quelques points. Nous ne visitons que superficiellement ce parc, la température est de 47 degrés l’après-midi, limitant toute autre activité que la visite en voiture avec la climatisation. Il faudrait savoir peindre, pour rendre les couleurs, la chaleur, la lumière.

Mammoth lake

Une station de ski et de randonnées dans les pins, à plus de 2200m. d’altitude. Nous y découvrons l’architecture, rustique, en bois et si différente de nos chalets, des jeunes en shorts vu la belle météo revenant avec …leur snowboard. L’hiver a vraiment été enneigé, les installations de ski fonctionnent le matin, nous comprenons que c’est plutôt inhabituel pour la saison. Partout les rivières, torrents, ont un débit très élevé, leur donnant des allures sauvages. Les lacs aussi sont manifestement beaucoup plus vastes qu’habituellement, les arbres ont les troncs dans l’eau.
Splendide balade en forêts, pins, et genévriers, sous-bois de « sauges (sagebrush, pas la sauge culinaire) » et d’autres petits buissons, de nouvelles fleurs, à nouveau des troncs au sol, des traces d’orages, de coups de vent et des petits lacs de montagne (Sherwin Lakes). Nous rebroussons chemin dans la neige!

Le lac Valentine, plus haut, vers 3000m est inatteignable pour nous (dernière grimpette glacée nécessitant les crampons, le piolet, tout ce que j’aime!!!!).
Nous sommes dans un camping, cela nous permet d’être sur le terrain communal, donc près de la station et du départ de la balade, tout en étant perdu dans la forêt en fait. Un colibri vient toquer à la fenêtre, nous entendons bien la rivière au débit impressionnant, mais aucun ours. Un ourson avait essayé de chaparder la veille, exactement où nous sommes. Une grande campagne de communication est en place pour que les animaux sauvages le reste; l’ours pouvant devenir dépendant des restes laissés par les humains, perdre ainsi son autonomie et devenir agressif, ce qui entraîne son élimination.
Boîte à nourriture contre les ours
Yosemite ou l’histoire d’une belle rencontre
Yosemite valley: l’exemple type d’une vallée glaciaire en U à environ 1200m. d’altitude. Des parois de granit impressionnantes, dont le célèbre El Capitan de 900m., le plus haut monolithe du monde et le Half Dome, et des cascades magnifiques tombant des vallées latérales.
Un parc immense, aux multiples chemins de randonnées, très verticaux, hors de la Yosemite valley qui ne représente que le centre touristique, l’arrivée en cul de sac de la route. Mais, toute la partie du nord du parc, surplombant à plus de 2000m. d’altitude est cette année encore fermée, la route n’ayant pas encore été remise en état après les dégâts de cet hiver très enneigé, rendant inatteignables les chemins et les campings. Arrivant de l’est, nous avons dû contourner le parc par le nord, par le col de Sonora, seule route ouverte, étroite avec des pentes de 25%. Sol recouvert de neige, quelques jeunes rentrant de peaux de phoque au milieu des pins, du soleil et d’une température tout-à-fait printanière, voire estivale.
Nous entrons dans le parc par l’ouest, et arrivons dans cette vallée où la route fait une boucle, vision quasi cauchemardesque de circulation, nous nous parquons dès que possible et réalisons que dormir à l’extérieur du parc (campings pleins des mois en avance, interdiction de camping sauvage dans les parcs) va signifier passer notre temps dans les bouchons.
Au Visitor Center, un camping affiche de la disponibilité, miracle? Le temps de nous rendre au bureau d’attribution des places de campings, nous sommes en 24ième position de la liste d’attente pour le soir même; mais nous avons le droit de partager la place avec des amis étant dans la liste avant nous, nous est-il spécifié. Par contre, il serait très mal vu d’aller dans les campings prospecter pour trouver des campeurs déjà installés avec qui partager une place. A 15h précise, les places disponibles sont distribuées pour la nuit à venir aux premiers de la liste et chaque jour le scénario se répète. Pendant la distribution des places, Pierre-Olivier contacte deux jeunes Américains qui ont eu une place, pour leur demander de partager, et nous voilà amis! Nous pensions avoir résolu le problème de la nuit à venir, alors quelle fut notre surprise quand Chris et Anthony, ces deux frères de 26 et 22 ans, nous ont informés que sur Internet, ils avaient déjà trouvé des places de dernière minute pour les 3 nuits suivantes, et que nous n’avions qu’à les suivre, de place en place chaque jour. Comme leur équipement se constituait d’une petite jeep louée, d’une tente achetée pour l’occasion, de deux fagots de bois de feu et de boîtes de conserve, il n’a pas été très difficile pour nous d’améliorer leur subsistance, ou de leur passer un jerrycan d’eau de temps en temps pour s’arroser au retour de grandes marches.
Les douches sont à l’extérieur des campings. Ces deux jeunes étaient charmants, ils nous ont parlé de leurs études, de leur famille, nous avons partagé la vie de cow-boy moderne, autour du feu tard le soir, alors que chacun faisait son programme la journée.
Nous avons admiré les chutes Yosemite depuis la vallée, les marches sont vraiment un peu verticales pour moi dans ce coin! et marché autour d’un point de vue surplombant la vallée: Glacier point.
Dans le sud du parc, près de Wavonna, nous avons cheminé parmi les séquoias, âgés de centaines d’année, les plus vieux même de plus de 2500 ans. Ce sont les arbres les plus massifs au monde, dont l’écorce très épaisse de couleur cuivrée souple, tendre, riche en tannins, les protége des maladies, du feu. Beaucoup ont survécu à de nombreux incendies, leur centre est creux, brûlé, entouré d’ une couronne de bois vivant. Le sous-bois est très vert et nous nous sentons comme Alice aux pays des merveilles, très petits dans un monde fantasmagorique.
Après les 4 nuits passées dans les différents campings avec Chris et Anthony, nous décidons tous de marcher encore un jour dans le parc mais nous devons dormir à l’extérieur. Grâce à l’application Ioverlander, (comme partout), nous trouvons à nous loger en forêt juste à la sortie sud du parc (hwy 41), Chris et Anthony sans aucun camping, sont heureux de nous accompagner. Le frigo du Hanneton ayant été décrété « Bear proof », nous donne à tous une certaine sécurité. Nous passons une dernière soirée autour du feu, à finir leurs boîtes et nos produits frais, vu que nous avons trouvé un hôtel pour notre prochaine étape à San Francisco.
Ce dernier jour, nous avons marché jusqu’aux cascades de Chilnualna. Une splendide balade suivant la rivière, puis grimpant dans une forêt très odorante pour arriver au-dessus d’une cascade très haute, et finalement vers un bassin où se jette une cascade à 5 paliers. C’était magnifique et là, nous avons pu parquer au départ du sentier. Avec les soirées tardives avec nos deux jeunes, quelques problèmes administratifs à résoudre avec un wifi pas féroce accessible qu’à un endroit de la vallée, nous étions un peu tardifs le matin et avons dû renoncer à aller le long des cascades les plus connues, Nevada et Vernal falls faute de trouver à se parquer au départ!

Canyonlands-Arches-Capitol reef-Escalante-Bryce, 25 mai-7 juin

Canyonlands est un immense parc, où se rejoignent la Green river et le Colorado. Il est divisé en 3 parties, les « Needles », « Islands in the sky » et « Maze ». Pour nous y rendre, nous prenons de l’altitude, la neige sur les sommets des « Henry Mountains », les pins, les bouleaux…Ouf, cela redescend pour arriver à Canyonland.

Needles: Camping sauvage sur un gros rocher plus ou moins plat, le long de la route 212 allant au parc. Nous sommes loin d’être tout seuls, le lundi est férié en l’honneur des soldats décédés au combat, et c’est le premier week end estival.

Splendide marche jusqu’à un col passant les « Needles », ces aiguilles rouges, peu de monde dès que nous nous éloignons un peu, des rochers en forme de champignons, nommés Hamburger rocks, des genévriers tortueux, des passages un peu acrobatiques, et finalement la vue sur la barrière des Needles toute proche et une grimpette pour les passer. Nous redescendons par le même chemin, avec toujours la neige sur les montagnes en arrière fonds. Cette marche était vraiment splendide, et calme (de Elephant hill à Chester park).

Pour faire des marches de plusieurs jours, les places de campement se réservent 9 mois à l’avance! Certaines sont sur les chemins 4×4 d’autres pour les randonneurs le long des sentiers.

Islands in the sky: Nous sommes dans un petit camping très nature, avec une splendide vue, une belle place abritée des coups de vent, avec table, et anneau à feu, mais pas d’eau. Nous visitons les points de vue, touristiques et faisons quelques-unes des marches proposées, jamais bien longues (1-2 heures).

Comme dans beaucoup de parcs nationaux, le « visitor center » en plus d’être un centre de documentation, est pour nous aussi le lieu où il y a de l’eau, et du wifi pour tenter de téléphoner par skype. Ce jour-là, nous recevons la première mouture de la thèse de master de Joseph , intéressante lecture pour la soirée. A Bretigny tout va bien, sauf des mauvaises nouvelles concernant que le zoo, maladie et mauvaise rencontre avec le renard pour les poules, hérisson non sauvé après un empoisonnement. Nous rencontrons un couple zurichois-japonaise, en route pour 2 ans avec camping car très long, qu’ils vont amener au Japon pour ensuite rentrer par la Russie. Beaucoup de va—vient au « visitor center », donc quelques visites du hanneton, d’Américains voyageant en van, toujours intrigués et enthousiasmés par notre petite taille, notre équipement (peu ou pas de panneau solaire aux US), et nos gros pneus.

Les points de vue sur le Colorado et la Green river sont tous aussi incroyables les uns que les autres, spécialement vertigineux depuis « Dead Horse ».

Nous soupons sur place pour y être au coucher du soleil; les couleurs sont magnifiques lorsque le jour descend, mais l’astre du jour préfère se dorloter dans les nuages, comme bien d’autres fois.

De notre camping du « voleur de chevaux « Horsethief », nous visitons aussi le parc des Arches, très touristique mais splendide.

Nous avons réservé une marche avec une ranger, dans la partie du parc accessible qu’accompagné ou avec permis spécial. (Fiery Furnace). Balade très ludique, passages étroits, toboggans sur les rochers, grimpette de toutes sortes.

Nous nous arrêtons dans un cercle de quelques dizaines de mètres de diamètre, entourés de rochers très élevés, formant un cône percé sur nos têtes. Lors des dépôts de couches sédimentaires par-dessus la couche de plusieurs dizaines de centimètres de sel laissé par l’évaporation de la mer intérieure, des pressions ont été si fortes par endroits que le sel a fait éclater les couches sédimentaires ailleurs. Ainsi l’eau a pu atteindre la couche de sel par ces craquelures, l’a évidemment dissoute et nous nous trouvons dans une de ces bulles d’éclatement.

Les Arches ont saussi été formées par la dissolution du sel , ne laissant plus que les roches plus dures. je simplifie, mais ces paysages sont aussi simplement magnifiques pris comme des oeuvres d’art.

Nous restons au parc pour le coucher du soleil, que c’est bien d’avoir sa cuisine et son souper avec soi pour patienter. Nous retrouvons notre place au camping, notre étiquette avec notre jour de départ est en place, les américains nous apparaissent comme un peuple incroyablement discipliné. Moyennant d’aller le plus loin possible dans le parc, à Devil’s garden, nous trouvons des sentiers moins encombrés où nous marchons en toute sérénité parmi les cactus en fleurs.

A côté de tous paysages dont le point commun est toujours l’immensité, quelques clins d’oeil à des beautés de taille plus humaine, ou encore plus petites:
  • Le sol croûté (crust soils): tellement crucial pour cet environnement. La terre se présente comme une croûte bosselée. Un réseau de filaments composés de cyanobactéries, d’algues, de champignons ainsi que de leurs déchets fixe le sable sur les rochers, luttant contre l’érosion et permettant le développement de la vie en-dessous de cette croûte. Un sol brun, a mis déjà 100 ans à se former, une croûte dite mûre, noire, est beaucoup plus âgée. D’où l’importance de rester bien soigneusement sur les chemins!
  • Les Prickle pear cactus (donc cactus-poires?) sont en fleurs.
  • Accompagnés d’autres fleurs, comme celles du yucca à feuilles étroites par exemple.
  • Question arbustes, broussailles, voir grands arbres, le genévrier est présent partout. Ses racines peuvent aller jusqu’à 50 m. de profondeur et sur un rayon de 70 m. Les troncs sont toujours torsadés, en apparence complètement secs et pourtant du vert ça et là nous indique que l’arbre est bien vivant. Vu la longueur de ses racines, nous voyons en fait des ressurgescences du même arbre. Bois dense, de croissance lente, utilisé en construction, les spécimens que nous contemplons peuvent avoir au moins100 ans. Ce « Juniper » est toujours accompagné de pins à pignons. Très courant aussi, le « sagebrush » (Artemisia tridentata), plante médicinale des Indiens Navajo, dégage une odeur de camphre et n’est pas de la même famille que la sauge culinaire.
Notre parcours se poursuit par la traversée du désert de San Rafael pour arriver à Torrey, en traversant le parc de Capitol Reef. Immensité plate, bordée par une chaîne de rochers, vide, nous dînons en nous installant sur un chemin de traverse, seul loin à la ronde.

Torrey, arrêt gastro, le restaurant du coin sert des couronnes de « ribs » incroyables, en plus la sommelière locale a envie d’échanger. Elle est très contente de vivre dans cette région très isolée, de travailler juste certains jours pour élever 3 enfants avec son mari. Nous parlant de son organisation familiale, elle nous confie de s’être pas du tout intéressée à l’Obamacare car, comme la plupart des Américains, toute la famille est assurée par l’employeur de son mari pour maladie et accidents, y compris quand ils seront à la retraite. En fait, ils ne sont pas concernés par cette mesure sociale.
Le camping fournit douche et machine à laver; quel luxe!…..(le hanneton a une douche, pas de panique, nous sommes encore fréquentables!)
Prochaine étape par la route 212, très populaire comme route scénique. Elle grimpe à 3000 mètres avant de redescendre à Escalante. Nous retrouvons les pins, puis les bouleaux aux jeune feuilles vertes, puis les bouleaux sans feuilles et les taches de neige. La descente se fait par un tracé offrant de magnifiques vues, parfois même des deux côtés de la route, celle-ci serpentant sur la crête.

Pour visiter le sud d’Escalante, la piste est longue, variant entre tôle ondulée et sable, pauvre hanneton, qui résiste en tout cas pour le moment, signalant seulement tout couvercle de casseroles pas bien calé.

Balade vers Zébra canyon: trop d’eau, nous ne pourrons pas nous enfiler dans l’étroit passage.

Slot de Peek a Boo près de Zebra

En rentrant à pied, subitement, je vois nettement un puma (ou cougar) allant se mettre partiellement derrière un arbre devant nous, s’arrêter, puis repartir derrière une butte et je n’ai plus pu le suivre des yeux. Nous nous remettons en marche, en parlant fort, et en observant la petite butte des fois qu’il nous guetterait. J’ai une une énorme chance, ces félins ne se laissent pas voir facilement, je n’en reviens pas. Evidemment, pas de photos, tout est allé trop vite et j’avais d’autres pensées, je n’ai pas réussi à expliquer assez rapidement à Pierre-Olivier son emplacement. Immobile, il se confondait parfaitement à la couleur du sol, je ne l’ai vu que parce qu’il a bougé. Le lendemain, nous trouvons des panneaux d’explications claires et discutons avec un ranger expérimenté, notre attitude a été correcte, nous ajoutons juste des alarmes sonores à notre sac à dos. Le soir, nous dormons en pleine nature près de là, avec la visite de bonnes grosses vaches de leur veaux et de quelques lièvres.

Un foyer est déjà en place, c’est incroyable comme ce pays est fait pour vivre hors des structures, tout en étant propre.

Continuant la route scénique, arrêt au state park Kodachrome et au plus joli camping de notre périple. Logeons au pied des falaises, ponctuées de pitons dont l’origine reste mystérieuse. Ballades, la roche est beaucoup plus friable que les gros rochers ronds d’Arches.

Bryce Canyon
  • Visite de tous les points de vue, tous plus époustouflants les uns que les autres. Après le soulèvement du plateau, les couches sédimentaires ont été érodées par le vent, l’hiver, au dégel, l’eau dissout les parties plus tendres, créant d’abord des cavités, puis séparant des pitons rocheux. Le blanc est du calcaire, les roches colorées contiennent des minéraux, fer et manganèse.
  • Dormons en forêt, à quelques centaines de mètres de l’entrée du parc, comme une dizaine de camping cars éparpillés aux alentours.Nous rencontrons des Zurichois, en jeep, un couple en voyage pour 3 mois, l’autre pour une années, grands parents heureux d’avoir les jeunes générations les ayant rejoints pour des vacances.
  • Marche de « Bryce point », pour descendre jusqu’au fond de l’amphithéâtre de pitons, différents pins aux verts vifs splendides ressortant bien sur la couleur orange-rose saumon tellement typique de Bryce canyon.Remontons par un autre chemin, vers « Sunrise point », plus touristique.Bryce canyon est un endroit évoluant particulièrement vite, cela se voit que rien n’est solide! et connu pour avoir une grande obscurité et un ciel magnifique pour l’observation des astres. Pierre-Olivier fait quelques courtes sorties nocturnes, captivé par la voie lactée.
Lever du soleil 08.06 à 06h20,