Voyager autrement, aperçu des Pyrénées, 11-21 mai 2023

Le retour direct à la maison serait trop brusque, après une étude détaillée des transports publics, nous louons une voiture.

Départ pour la Vallée du Lot, direction Puy-l’Évêque, la météo est toujours mitigée.

Puis cap au sud, visite de Montcuq, puis de Lauzerte, village médiéval charmant, mais plein de pélerins; pas facile de changer de peau, plus de regards croisés, de l’indifférence, malgré nos souliers, nos sacs, la coquille.

Par contre, hors chemin, nous partageons un déjeuner très chaleureux avec un couple louant une chambre d’hôtes et un appartement de vacances créé avec goût dans la cave (ferme de Laspeyrière).

A Moissac, grande église et cloître roman,  nous arrivons en même temps que quelques dizaines de Harley Davidson et grosses cylindrées BMW se garant le long de l’église.

Une grande croix au sol faite de fruits et de légumes complète nos interrogations. La procession de la fête des Rogations va partir.

Cette bénédiction des champs et hommage aux agriculteurs était trés ancrée dans les traditions de cette région et est à nouveau célébrée avec une population enthousiaste grâce au prêtre vietnamien de la paroisse. Jeune et dynamique, cette année la procession se fera à motos de village en village. C’est aussi la journée où les catholiques du Portugal fêtent Fatima, la Vierge. Chants religieux dynamiques des îles, (communauté agricole de Polynésie française), prière à St Christophe, patron des voyageurs, lue par un motard, « Bénédicté » classique chanté où les paroles ont été remplacées pour une bénédiction des motards, statue de la Vierge embarquée à l’arrière d’un pick up qui monte les petites marches en pavés devant l’église, et finalement l’abbé, grimpant en soutane, « bénitier portatif » à la main comme passager de la première moto.

La scène est vraiment intéressante, gaie et quelque peu hétéroclite. Le départ est donné après un concert de « coups de gaz » bien orchestré; j’avais compris que les cloches allaient sonner, erreur… Surprenant ? Cet homme, fils d’agriculteurs, semble très proche de ses ouailles. La recommandation de revenir au retour de la tournée pour la messe dédiée aux agriculteurs nous est donnée, certaines femmes vont y venir en costume traditionnel et l’accent sera mis sur la multi-culturalité. Nous renonçons pour continuer notre route, l’appel de Saint-Jean-Pied-de-Port, (port signifie col en Basque) .

Nous y arrivons en découvrant les contreforts des Pyrénées: montagnes vertes et raides, cônes pointant souvent dans les nuages très bas. Les portes d’entrée datant du Moyen-âge sont bien visibles et la rue centrale piétonne est remplie de pélerins, enfin la journée tandis que le dimanche soir même à 20h., il n’y a pas âme qui vive, presque aucun restaurant ouvert.

St-Jean- Pied-de-Port était une plate-forme commerciale du Moyen-âge et lundi 15 mai, Pierre-Olivier part sur ce passage des Pyrénées qui était la voie reliant Bordeaux et les autres grands ports ou villes françaises à Madrid. Les Celtes, les Romains, Charlemagne, Napoléon, des milliers de pélerins, de voyageurs, de soldats ont emprunté ce passage, le plus aisé pendant longtemps.

Plus prosaiquement,  parti seul,  à son rythme, il abat les 1200m. de dénivelé sans  se presser. Le bonnet, les gants, le gilet supplémentaire rajouté le matin dans le sac, tout a été utilisé dans la pluie et le brouillard.

Arrivé très tôt à l’hospice de Roncevaux en Espagne, il annule sa réservation pour la nuit et rentre en taxi partagé pour me déclarer:  » nous devons revenir, le brouillard ne m’a pas empêché d’être enthousiasmé par le paysage » . Les averses ont été  aussi fortes qu’imprévisibles ces deux derniers jours;  le lendemain nous roulons jusqu’au col d’Ispégui, et le soleil revient.

Nous apprécions Espelette, village lumineux à l’architecture Basque, ses spécialités  de fromages de brebis et confitures de cerises noires, chocolat, gelées et autres préparations au piment d’Espelette, le vin local Ereguely et admirons les beaux cotons tissés.

Espelette
Ainhoa

Lors de notre retour à Cahors, nous nous arrêtons à Albi, nouvelle couleur après les villages de pierres blanches du Quercy, ocres plus au sud et les façades peintes en blanc avec volets colorés du pays Basque. Cette ville, construite à base du sable du Tarn, est en briques rouges. Son imposante cathédrale, destinée à affirmer le pouvoir ecclésiastique de l’archevêque est vraiment imposante, je la ressens même comme oppressante.

Finalement, notre dernière étape sera de fêter l’anniversaire de Pierre-Olivier à Sauzet, une petite auberge perdue. En mode visite, la gastronomie de la région est plus difficile à  supporter qu’en mode pélerin, il est temps de rentrer. Les transports publics disponibles nous mènent par Bordeaux, à Paris où nous avons le plaisir de rencontrer des amis et de visiter l’exposition à la Cité des Sciences sur l’urgence climatique. En dernière étape, nous rentrons dans nos Alpes retrouver notre fille et sa famille chez nous.

Chemin de Saint Jacques de Compostelle: de Figeac à Cahors, 6- 10 mai 2023

Après un bon mois en route, nous n’utilisons aucun pansement, n’avons aucune courbature, juste chacun l’un ou l’autre petit point faible se manifestant épisodiquement le soir, vite oublié une fois en route. Et le matériel ? Rien en trop, si ce n’est le costume de bain, jusqu’à maintenant. Nos chaussons de tissu comme seconde paire de chaussures sont un inconvénient dans les rares gîtes où les sacs et souliers doivent être laissés dans un local nécessitant de passer par l’extérieur pour rejoindre les dortoirs. Par contre, le matériel s’use et le ruban autocollant très solide embarqué en cas d’éventuel accroc à un sac à dos s’avère bien utile pour réparer nos pantalons.

Réparation nécessaire des pantalons qui se déchirent

Après plusieurs colmatages de la dernière chance, ceux de Pierre-Olivier finiront quand même à la poubelle, et mes deux paires sont l’une complètement distendue et l’autre raccomodée à la bande autocollante. Le vieux dicton de nos mères disant que les tissus ont besoin de temps de repos pour durer semble bien correct.

Donc en pleine forme, nous optons pour la vallée du Célé parmi les trois itinéraires possibles (autres: Rocamadour, Gr 65).

Nous démarrons le long de champs et de passages en forêts par une journée devenant de plus en plus chaude. Avant Espagnac, la forêt est sombre, beaucoup de grosses branches sont recouvertes de mousse et nous avons vraiment l’impression de traverser une forêt terrifiante, tirée des contes de fée. Nous apprendrons plus tard que ces branches mortes sont celles de buis, dévasté en 2018 par la pyrale du buis, dont les chenilles,  mangent toutes les feuilles. A cela s’ajoute une longue couleuvre de plus d’un mètre vue sur le bord de ce chemin humide surplombant le Célé. 

A Espagnac, nous pique-niquons dans le jardin du prieuré et commençons à voir les falaises de calcaire typiques, bordant les méandres du Célé.

Nous arrivons à notre camping au bord de la rivière dans l’après-midi et sortons le costume de bain ! L’eau est terreuse, pas de baignade mais il fait une chaleur estivale; suivront des pluies diluviennes le soir et de bons coups de vent. Juste rentrés dans notre petit mobil-home, ceci nous rappelle quelques souvenirs de camping. Le chemin (Gr 651) passait au-dessus des forêts raides surplombant le Célé, en-bas des falaises. Nous devions rejoindre ce parcours panoramique par un sentier raide entretenu par les gérants du camping.

Malheureusement, le lendemain, le sentier est déconseillé suite à l’orage. Toutefois, deux kilomètres plus loin, nous retrouvons le GR651. Le programme des prochains jours est de monter au-dessus des falaises sur le Causse (plateau calcaire) et de redescendre entre deux falaise au prochain village et ainsi de suite. Les dénivellés ne sont toutefois pas élevés, les chemins sont bien caillouteux, souvent bordés de buis et d’une variété d’autres arbustes. Le Causse est vert, prairies et haies, buis, chênes verts, forêts denses, une sorte de maquis impénétrable.  Le paysage est vaste, la météo agréable, l’air au fonds de la vallée est par contre très moite. Ce deuxième jour, notre marche est ralentie par une véritable invasion de chenilles suspendues par leur fil aux  branches de chênes verts. Totalement inoffensives, nous n’aimons quand même pas les avoir sur nous, nos habits. Nous nous nettoyons mutuellement très souvent et devenons de plus en plus habiles pour les repérer et progresser en cassant les fils avec nos bâtons.

Observées par les randonneurs que depuis quelques jours, nouveauté pour notre hébergeuse bien de la région, il s’agirait selon mes recherches de la tordeuse verte du chêne, défoliant les chênes verts. En tout cas, il ne s’agit pas de la pyrale du chêne, chenille descendant le long des troncs et urticante. Nos petites chenilles vertes sont inoffensives pour l’humain, testé pour vous par les pèlerins !

Balayage anti chenilles

Nous descendons à Marcilhac-en-Célé, joli village sans aucune vigne et apprenons que le vin apprécié venait d’un autre village proche: Marcillac ! Le temps d’une grosse averse nous fait découvrir un café associatif, principalement anglophone, le chemin est parcouru d’initiatives sympathiques. Nous remontons évidemment immédiatement à la sortie du village sur le Causse pour redescendre à Sauliac. Le gîte est une maison récente croisée avec une cabane, les deux dortoirs de l’étage donnant sur une pièce centrale fermée du côté vallée que par du plastique transparent. 

La vue est plongeante sur la vallée et les falaises de l’autre rive. Hébergeuse ayant fait le chemin, construction insolite, voyages en Asie pendant la fermeture hivernale, dans ce pays vert et humide, les toilettes sèches présentées comme un engagement écologique me laissent un peu songeuse. Les modes m’apparaissent plus puissantes pour promouvoir les innovations que les études d’impact objectives.

Le lendemain, en chemin, nous visitons les grottes de Pech Merle où nous admirons des peintures rupestres datant certaines de plus de 25000 ans. Mammouths, chevaux, bisons et un ours sont peints avec du charbon de bois et des oxydes de manganèse et de baryum pour le noir et des oxydes de fer pour le rouge en jouant aussi avec le relief de la roche.  Des mains sont peintes avec la technique du pochoir, des empreintes de pas sont bien visibles. Un éboulement a fermé l’accès à toutes les salles, il y a plus de 12000 ans, préservant ainsi ce site, découvert par 3 adolescents expérimentés en 1922. Le réchauffement climatique menace de les abîmer; leur accès, déjà limité, pourrait devenir interdit au public à l’avenir.

Cette pause culturelle intéressante et émouvante nous fait arriver juste à temps à Saint-Cirq-Lapopie, village perché très connu pour son cachet, mais où seulement une poignée d’habitants vivent à l’année.

Raccourci par l’ancienne voie de chemin de fer pour traverser le Lot pour aller à St Cirq Lapopie
Chemin de halage
Art mural sur le chemin de halage
St Cirq Lapopie

Nous apprécions que dans cet endroit hyper-touristique un vrai gîte soit disponible, géré par la patronne d’un restaurant bien sympathique, offrant un accueil pélerin trés correct. Le dortoir est petit, 4 lits, mais rien à faire, Pierre-Olivier n’est pas un colocataire tolérant les ronflements genre « Grande Vadrouille », alors qu’il est partout ailleurs un excellent dormeur. La soirée est rigolote, en compagnie de quatre copines belges, que nous aurons peut-être l’occasion de revoir. Ces derniers jours, les autres marcheurs allaient de Figeac à Cahors exclusivement, contacts sympathiques mais différents de ceux partagés avec des pélerins au long cours.

Rendez-vous le lendemain, dernière halte avant Cahors, chacun gère au mieux cette journée prévue pluvieuse l’après-midi. N’ayant pas visité le village la veille, nous nous y baladons et partons les derniers; et donc serons plus longtemps à nous faire tremper, sautant même le pic-nic par manque d’abri. Vraiment malheureusement, je trébuche sur le chemin caillouteux, comme la plupart des chemins de cette aventure, alors qu’il est plat et sans difficultés. J’ai mal au poignet gauche, mais il reste 5 km sous la pluie battante et de la descente, par chance non glissante. Nous arrivons au gîte avant son heure d’ouverture, mais au vu des pélerins trempés arrivés en avance, l’hébergeuse ouvre, nous fait du thé et s’organise pour le repas à l’intérieur plutôt que dans la cour pour ses 23 pélerins alors que son maximum habituel est de 15. C’est ainsi cette année, tous les hébergeurs sont débordés, le chemin est victime de son succès. Comme je ne peux plus du tout utiliser mes doigts, le lendemain, le 10 mai, nous marchons juste les deux kilomètres nous menant à l’arrêt de bus pour Cahors, direction hôpital. Nous ne le savons pas encore, mais notre chemin de Compostelle est terminé pour cette fois, je ressors avec un plâtre trop important pour continuer. La suite du voyage est à réinventer.

Chemin de Saint Jacques de Compostelle: de Saint-Chély-d’Aubrac à Figeac, 28 avril-5 mai 2023

Chemin faisant, nous goûtons de délicieux farçous, omelettes aux feuilles de blettes et oignons, sur une petite terrasse en pleine nature.

La descente continue pour arriver à St-Côme-d’Olt connu pour son clocher flammé, c’est-à-dire volontairement vrillé, afin de diminuer l’impact du vent.

Nous flanons dans ce petit bourg médiéval, mais de bonnes montées sont au menu de l’après midi, jamais longues, mais raides, le chemin passe par un point de vue (avec statue de la Vierge) dominant Espalion. Pour nous, une étape à l’hôtel de France, vraiment régénératrice. Dormir dans de vrais draps, chambre climatisée donc absolument calme, ce petit hôtel surpasse nos attentes, avec en sus la découverte du  vin de Marcillac, où nous passerons d’ici quelques jours.

Le lendemain, pause de midi à Estaing, un village médiéval connu, se retrouver au milieu de touristes non pèlerins est nouveau pour nous, par chance ils sont très peu nombreux.

C’est aussi notre première traversée du Lot, nous retrouverons cette rivière à maintes reprises, et aurons de belles montées et descentes entre chaque passage, alors je rêve d’être un canard, ou je me demande si le bourdon (bâton du pélerin) ne pourrait pas servir de pagaie pour diriger un radeau…

La végétation évolue, les chênes et les noyers sont nombreux. En ayant perdu de l’altitude tout en allant vers le sud ouest, les fleurs, la verdure des arbres, les jardins nous projettent en avant de plusieurs semaines.

Le prochain gîte est formidable, maison de pierres avec une vue sur les prairies et vallons infinie, une cuisine du terroir, des lentilles, un gâteau de St-Jacques pour encourager ceux qui s’y rendent et pour que les autres l’aient goûté, des conseils, explications pour l’étape du lendemain, de petites chambres à deux… Tout ceci tenu par un pince-sans-rire bourru au premier abord, mais plein d’humour  venant du Chablais. Les caquelons à fondue sont bien exposés, la confiture est aux abricots du Valais; sous une allure de baba-cool, Léo est d’une efficacité et d’un professionnalisme exemplaire (gîte de Fonteille).

Le 1er mai, nous arrivons assez tôt à Conques, une halte absolument superbe.

L’abbatiale romane de petite surface a une hauteur de plus de 40m. à l’intérieur, et qui lui donne une impression de grandeur incroyable. Le village est niché dans une vallée boisée raide, les moines désiraient s’isoler de la civilisation. Après la bénédiction des pélerins, la présentation du tympan, la sculpture au-dessus de la porte d’entrée, par un des moines est connue sur radio Camino, tant ce moine est un acteur hors pair, ayant de l’humour. Pour moi, il représente la personne qui pourrait intéresser n’importe quelle classe à tout sujet. Le tympan, séparation entre l’extérieur et l’intérieur comme celui de notre oreille, représente le jugement dernier; à gauche le paradis, à droite l’enfer; entre les deux une balance qu’un malin essaie de biaiser du côté dantesque. Nous n’aurions jamais vu l’avare dévoré par un serpent alors qu’il tient sa bourse, le roi trop imbu de sa personne humilié par une femme, l’ordre pacifique du paradis et tant d’autres détails sans ses explications et ses mimes des postures sculptées.

Le public, essentiellement des pélerins, aurait pu l’écouter des heures sur le parvis, l’orateur était tout autant frustré de ne pas nous en dire plus, mais un autre moment magique nous attendait à l’intérieur de l’abbatiale: deux femmes s’accompagnant  parfois du violon et du violoncelle chantent en béarnais, une langue occitane. Sans micro, leurs voix résonnent entre ces vieux murs de façon parfaite, franchement merveilleux.

La soirée continue par l’illumination en couleurs du tympan, détail après détail, couleurs très vives comme l’étaient également les couleurs d’origine (plus ternes en enfer qu’au paradis). 

La soirée avait déjà bien commencé car le restaurant de notre auberge de St Jacques était vraiment gastronomique. Le charme des vieilles poutres et la salle de bains mansardée de notre chambre sont une source de risques nécessitant une bonne gymnastique vu que nous ne sommes pas des lilliputiens, mais la vue sur le clocher l’emportent largement sur ces inconvénients. Le lendemain matin, nous visitons l’étage de l’abbatiale avec des explications sur les vitraux de Soulages, controversés, ayant remplacé les vitraux classiques colorés. Modernes, constitués de lignes noires sur fonds blanc, taillés dans des morceaux de verre compressés pour changer de nuances de blanc selon la lumière sans aucun reflet sur la pierre, leur but est de mettre en évidence la beauté de la pierre, d’éclairer l’église sans y ajouter de couleur, et de ressembler aux parchemins fermant les fenêtres avant l’époque des vitraux. En tout cas, cette abbatiale est lumineuse et le regard est porté sur  les pierres des murs et non sur les vitraux.

Par monts et par vaux, de forêts en prairies, de montées et descentes boueuses un peu glissantes, notre Camino, facteur économique essentiel pour la région, nous amène à Decazeville pour une halte de midi par beau soleil, bien différente: ville minière d’extraction du charbon jusqu’en 2001, créée de toutes pièces vers 1800, dont la statue  rend hommage au patron de la sidérurgie de l’Aveyron et où une usine à encore fermé récemment….. Maisons en décrépitude le long d’un axe routier, mais aussi ville ayant abrité un festival de Street Arts donc riche en fresques murales, échoppes tenues par des jeunes, immense hall qui était le laminoir des usines produisant l’acier transformé en hall de patinage, skate, roller. On y sent un vent propice à l’innovation. Le Chemin y passe, détourné pour offrir de quoi dormir et se restaurer aux passants, autre tentative pour relancer un aspect économique. Nous prenons bien du temps, il fait chaud, les commerçants sont très accueillants, mais un coup de chaleur gratifie les grimpettes de l’après-midi, nous arrivons bien fatigués à l’étape.

Arrivée à Figeac

Qu’importe, la prochaine sera courte, 20 km avalés le matin, nous menant à Figeac, bourg médiéval que nous apprécierons bien de visiter aussi le lendemain.

La réservation des hébergements futurs prend aussi du temps, vu que beaucoup sont complets mais nous arrivons pour le  moment à nous organiser systématiquement des étapes de 20 à 26 km. 

En se promenant, Pierre-Olivier s’enfile sans crier gare chez une coiffeuse, l’heure de la tonte a sonné ! Grâce à ce coup de tête, nous passons de bons moments sympas chez cette jeune maman venant d’ouvrir, les amis de Figeac passent lui dire bonjour,  du coup je passe aussi sur le fauteuil et nous allons souper au restaurant adjacent, chez ses beaux-parents. C’est tellement joli et sympa, et notre hébergeuse n’étant pas venue faire le souper comme prévu, que nous y retournons le lendemain. Nous sommes reçus comme des amis, des vieux clients, pourtant le personnel est débordé: c’est la fête annuelle, les Figeacois sont de sortie, manèges et musique dans la vieille ville. Quelques pélerins arrivent tard, surpris par l’ambiance, arborant les mêmes souliers que nous qui avons fait le choix de n’avoir que ceux de marche, même pour sortir ou aller chez la coiffeuse !

Montagne d’asperges

Après une soirée sympathique en compagnie de chansonniers francophones, nous rentrons dans notre « loge de concierge », un studio au rez donnant sur la rue passante, dont la porte et la porte-fenêtre se ferment à double tour, pour un peu d’air, vous repasserez !

Marcher sur le chemin, c’est simple, changer d’hébergement en ne sachant jamais à quoi s’attendre, c’est plus compliqué ! Nous sommes vraiment contents d’avoir pris le temps de parcourir la vieille ville moyenâgeuse (circuit découverte indiqué par l’office du tourisme) en restant deux nuits à Figeac. Les rues abritent de nombreux hôtels particuliers de marchands, aux façades sculptées témoignant de leur richesse, et des maisons d’artisans à encorbellement en bois.