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Les îles estoniennes, 13-21 août

Les îles Muhu, Saaremaa et Hiiumaa à l’ouest de l’Estonie étaient suédoises jusqu’en 1721, avant d’être envahies à moultes reprises par les troupes russe allemandes, et soviétiques. L’Estonie, comme les autres pays baltes a été indépendante pour la première fois en 1918, puis à nouveau en 1991. Le 20 août commémore le jour où la Russie a reconnu cette indépendance en 1991, les dernières troupes soviétiques ayant quitté les îles quelques mois plus tard. Des 3000 agriculteurs présents en 1939, quelques centaines d’habitants sont restés après 1940. Durant la période soviétique, quelques kolkhozes, surtout des soldats et un accès contrôlé, extrêmement limité, presqu’interdit à ces côtes, zones militaires et au potentiel d’évasion jugé trop important.

La nature a profité de cette inoccupation humaine, les forêts sont intactes, naturelles. C’est un paradis pour en admirer la diversité: forêts de feuillus, sous-bois denses ou forêts de pins sylvestres ou pins divers, fougères, mousses, sous-bois de genévriers. Les touristes estoniens y viennent pour la nature, les champignons, les baies et certains pour la chasse. Il paraît que les espèces rares sont nombreuses, orchidées entre autres.

Évidemment, quand vous pédalez sur les petites routes, aucune de ces merveilles ne va vous apparaître de manière évidente, même si nous admirons les différentes forêts.

Nous voyons des fermes, certaines à l’allure ancienne, voire abandonnées, d’autres en exploitation, entretenues. Or les îles étaient quasi désertes depuis 1940 (hormis les troupes). En campant dans le jardin d’une ferme, notre logeur nous explique qu’après 1991, si vous étiez capable de fournir une attestation que vos parents ou grands parents possédaient une maison et des terres sur une des îles en 1940, cette demeure et ces terres, voire même plus de surfaces, vous étaient rendus et vous pouviez remettre à flot et reprendre l’exploitation. Beaucoup sont donc revenus sur les terres de leur famille. Nous voyons aussi de grandes maisons au jardin et à l’allure luxueuse, habitat principal ou secondaire pour les Talliniens?

Certains jeunes développent des structures d’agro-tourisme: quelques cabanons dans le jardin, une cabine de douche et sanitaire, un cabanon sauna, éventuellement une cuisine un peu couverte, un évier à l’extérieur et voilà un camping officiel. De la place pour les tentes, il y en a toujours; c’est tellement ouvert que nous mettons, un soir, un banc vers notre tente pour nous protéger, ne sachant pas où les voitures allaient se parquer la nuit (un mariage avait lieu dans la région; les participants ayant loué les cabanons).

Généralement, les structures d’accueil ne fournissent que très rarement un petit déjeuner et jamais de repas du soir, même si elles sont perdues au milieu de nulle part. Il faut voyager avec sa nourriture. Parfois, une machine à café, de la vaisselle, ou un frigo partagé vous est proposé.

Les quelques échanges que nous pouvons avoir nous font comprendre avec une certaine prudence et retenue que dans cette région, la rancoeur contre les Russes est très importante. Ces derniers sont perçus comme plus destructeurs et humiliants que les occupants allemands, selon les quelques avis et allusions relatés, surtout chez les personnes âgées.