Val Blenio 11 mai-18 mai

Pour l’Ascension, les campings avec réservation sont complets et nous émigrons dans un camping sans réservation ni place délimitée à Acquarossa, dans le val Blenio le mardi 11 mai, qui nous reste en mémoire comme étant Le Déluge: un jour grisouille le lundi puis une nuit et une journée de grosse pluie non-stop; l’installation est délicate, pour minimiser le  labourage de la prairie entre les flaques. Puis il n y a qu’à attendre, écouter le tam-tam de la douche perpétuelle, savourant notre chez nous bien douillet, relativement aux quelques bus VW et jeep  qui sont déjà en place.Les jours suivants, continuant à profiter des transports publics tessinois, nous marchons dans la région d’Olivone-Campra aux torrents bien grossis par le déluge, ou suivons le sentier historique descendant la vallée le long du Brenio en admirant entre autres bâtiments historiques un pressoir à levier et une glacière, c’est-à-dire une ancienne petite maison de pierre équipée d’un puits intérieur où la neige arrosée pour être maintenue en glace restait gelée jusqu’à la fin de l’été, servant évidemment à la conservation du vin, des viandes, et des fromages.

Un autre jour, nous partons de Ghirone (atteint en bus),  et grimpons le val di Camadra; nous sommes sur l’itinéraire pédestre national  des cols alpins (6) qui fait rêver Pierre-Olivier (qui est intéressé? 39 étapes pour 44000m. de dénivelé en montée et idem en  descente). Sur notre petit tronçon, nous atteignons la limite des forêts vers 1300m. d’altitude déjà, traversons le hameau de Greina  et vers 1750m. à  Alpe di Camadra di Fuori nous nous arrêtons face au cirque blanc magnifique face à la crête du Piz Medel.

Les névés ralentissent ma progression (je n’aime pas la neige d’été) et le hameau suivant n’est pas atteignable facilement. Ce jour-là, aucun randonneur rencontré, mais des chevreuils et de nombreuses marmottes. Le parcours suit souvent une petite route , jonchée de restes de coulées, cailloux, terre, neige. Mais cette vallée est large et ouverte, il y a des pâturages et toujours la vue sur la vallée derrière nous et le Sosto en forme de pyramide et ce cirque d’une blancheur éclatante, magnifique mais fort peu printanière. En attendant le bus de retour, un petit feu juste pour nous, bien éteint en le quittant.

Notre prairie aux 4-5 VW bus s’est transformée en une exposition de VW bus,  nous sommes accueillis au retour  par l’air désolé de nos voisins……Une tente sur remorque s’est installée, si large que notre table est sous leur avant-toit…Cet incident se solde par un déménagement à l’intérieur du camping, nous nous retrouvons au milieu d’un groupe joyeux organisant grillade, slack line, bien nombreux,  et envahissant, se voulant charmant mais ne comprenant absolument pas que nous n’apprécions pas leur veillée jusqu’à passé 3h du matin autour d’un splendide feu de moins en moins surveillé, à moins de 4 mètres d’au moins 4-5 bus VW, bloquant notre éventuelle sortie du camping le lendemain car le hanneton ne saute jamais les feux  même à la  St- Jean.
C’est un  vrai camping:  on nous emprunte tire-bouchons et plaques pour mettre à l’horizontale un bus,  la vaisselle se fait dehors, y a du monde, mais pour le prélavage, un chien est toujours d’accord (lui, pas nous) de faire du zèle, le réseau électrique est  saturé, et on vient nous poser des questions sur notre hanneton.  Et en montagne, nous étions seuls avec les marmottes!

Nous aimerions aller admirer les arolles  sur la route du col de Lucmanier. Cette initiative se solde par notre trajet à Acquacalda, mettant note hanneton au bord de la rivière, pour constater que la pluie ne va pas cesser mais certainement devenir de la neige. Nous redescendons donc à Campo Blénio,  au bord du Brenno de la Greinia.  Le lendemain, montée dans le val di Campo, quelques gouttes, des nuages, quelques flocons mouillés, on avance sans dynamisme pour….aller où? Bon an mal an, nous rejoignons une grande forêt de mélèzes encore  sans aucuns bourgeons, mais des rayons de soleil, le sol très tendre améliorent notre pique-nique et nous donne envie de prolonger notre grimpette. Finalement , nous apprécions la splendide vue de l’alpage de Predasca, à 1742m. ; absolument seuls parmi les étables. Pour la fin du parcours nous suivons la route d’alpage, où une petite fraiseuse a été abandonnée, augmentant encore l’atmosphère de région désertée, le sentier n’était même plus visible sous la neige.  Une nouvelle nuit bercée par le Brenno  termine notre semaine dans le val Blénio.

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