Et non, encore un peu de train, sans encombre, pour nous rendre à Greifswald, et son pont sur l’estuaire dont l’ouverture est manuelle.

Le long de la dune, nous roulons vers Peenemünde, endroit de développement et de tirs des premières fusées, ayant pour cible l’Angleterre, Londres plus spécifiquement. Visite intéressante, synthèses historiques claires, mettant bien en parallèle les intérêts techniques vite récupérés à des fins militaires, la responsabilité des experts scientifiques de haut niveau et leur récupération instantanée par les alliés dès la fin de la guerre.
Côte est jusqu’à la frontière polonaise:
La dune, généralement bordée par un cordon boisé côté mer. Coté terre les jardins, vieux hôtels parfaitement rénovés, places de jeux, campings, maisons de vacances modernes s’alternent pendant une centaine de kilomètres, entrecoupés par quelque bois. Aucune circulation, la route est plus éloignée de la côte, mais parfois des bouchons de promeneurs et de cyclistes, dans la bonne humeur d’une foule se rendant à la mer avec l’indispensable paravent, en plus du matériel habituel de la famille à la plage. Urbanisé, mais beau et luxueux.


Ainsi nous passons la
frontière polonaise sur fonds de musique de plage, attendant notre tour comme chaque cycliste pour la photo de la borne. Aucun douanier mais des restes de barrières en fils barbelés, perpendiculaires à la piste et dont l’anachronisme est accentué par la modernité de la piste et l’aspect large et aéré de cette place.

Swinoujscie à la frontière nous apparaît comme la caricature de la station touristique trop dense. Puis la piste bien indiquée nous fera traverser de magnifiques forêts, mais l’exercice d’équilibre de racines en cailloux sans oublier les subits risques d’arrêts net dans le sable rend la contemplation en roulant très risquée! Les intermèdes forestiers nous mènent d’une station touristique à l’autre. La forte
densité des vacanciers sur la plage est battue par celle des flippers, châteaux gonflables, luna park, terrasses et boutiques dans les rues commerçantes en deçà de la dune.

Au centre d’une petite station, un jardin d’où s’élèvent de merveilleux chants. C’est dimanche, vu l’affluence à la messe, les portes de l’église sont ouvertes et le public est sur des chaises de camping, en shorts et débardeur.

Les poissons sont bons, nous découvrons les piérogis, sortes de raviolis, et rigolons bien avec les polonais. Notre stratégie est de choisir à vue dans les assiettes déjà servies, de montrer ainsi ce qui nous fait envie et même de nous faire écrire les noms. En vrais gourmands, nous savons commander viande, poissons ou dessert en un jour même si Pierre-Olivier se moque de mes efforts pour dire merci en polonais!
La bonne trouvaille est un petit camping, au propriétaire très attentionné, toujours sur place, prêt à aider même pour la mise en marche de sa machine à laver. Petit, un évier, un frigo, une salle de bains dans un cabanon en bois, un étendage, de belles tables en bois. Bon, pour toute formalité, et explication, nous avons attendu la fin de la finale de foot, montant notre tente dans la joyeuse ambiance des buts, à quelques mètres de l’écran installé pour l’occasion.
