Carte postale, vacances balnéaires

Le hanneton s’est posé dans sa parcelle d’un camping au nord de Valence. Il était surpris d’avoir autant de voisins, de trouver une place attribuée, alignée, tel un carré de mouchoir libre dans le quadrillage. Petit, nu, de son antre sont sortis la table, les chaises et tout de même le petit grill à charbon que l’on pose sur une petite table, et les vélos; mais ni auvent, barbecue à gaz, chien(s), fours, petits nains de jardin, caisses à fleurs, moto, chaises longues et leur transporteur à roulettes, tapis de sol et ses paillassons à fixer dans les gravillons. Parmi tout ce monde, force est de constater que les bruits dominants sont celui de la mer, qu’il peut même apercevoir à moins de100 mètres et les miaulements d’un des chats du camping qui apprécie sa hauteur sous châssis comme coin d’ombre. Comme ses voisins, il est en pause, ses hôtes vont à la plage, à vélo voir les vergers de citronniers, les cultures d’artichauts, de courgettes et de tomates qui bordent la mer en empruntant les chemins forestiers ou les pistes de bois bâties au-dessus du  sable. Il attend à l’ombre sous son toit de tissu, à l’abri aussi des quelques gouttes automnales que de nombreux nuages amènent parfois. Le matin, il voit passer les baigneurs d’avant le petit déjeuner auxquels se joignent ses hôtes. On boude même ses services, douche, vaisselle, cuisine, lui préférant parfois un pic nic sur la plage ou un des restaurants du camping, bon et sympa. Les livres nourissant la flegme et les discussions de ses occupants parlent décroissance, voyages, altitude et Piccard, espagnol (et …surprise) alors que les sons sont plus souvent germaniques, au milieu de quelques Buonas dias et Bonjour!

Un jour les hauts parleurs du camping l’ont sorti brusquement de sa torpeur, alors à 19h ses occupants sont partis le soir pour revenir bien vite manger, n’ayant pas saisi qu’une soirée débutant à 19h, c’était 19h sur la piste de danse, repas pris, vaisselle faite! Repartis nourris, la soirée a été très sympa, et une découverte culturelle: le disco des années 70 en allemand. Mais le danseur sortant du lot était quand même un Espagnol, 1m60 chapeau compris évoluant admirablement avec sérieux et malice. Autre cure de jouvence bienfaitrice lorsque la soirée se termine autour du mari de la coiffeuse, entraînant le groupe de sa guitare, de sa belle voix et que les chansonniiers, bières et sangria permettent des progrès linguistiques étonnants, comme viva Espana en allemand. Bob Dylan et les Beatles restent intouchés, pas de coup de sang!

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