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Les dunes de la mer du Nord puis un saut à Bergen, 14-29 août 2022

La fête chez nos amis : une belle soirée sans vent, une halle à bateaux transformée en halle de fête, un orchestre , des food trucks, un bon mélange  de générations, des Québecois prêts à venir skier chez nous,  un bar à cocktail et un barman pro, une nouvelle occasion de boire un bon vin blanc allemand.

Le lendemain de la fête, en selle pour le château Renaissance de Glücksburg. A l’époque, mariages plutôt que réseaux sociaux, Christian IX, un de ses propriétaires surnommé le père de l’Europe, a établi de nombreux liens entre familles royales, de la Suède à la Grèce grâce à ses nombreuses filles.

Puis départ pour Flensburg, ville sympathique, ses quais sentent les vacances, j’adore toujours autant les vieux voiliers en bois.

Nous dégottons un mini-bistrot dans une ruelle pour un petit dîner. Quelques tables aguichées sur une mini-terrasse en bois, un ou deux plats proposés, très simples, la fille du patron aide au service, une ado, ce n’est même pas 15h et elle est déjà rentrée de l’école. Un petit coin hors du temps, alternatif et propret sans être bobo-chic. Par contre, durant ce voyage, nous constatons que l’utilisation vaisselle non jetable n’est pas du tout répandue dans les snacks, dommage.

Une nuit bien au calme le long d’un chenal du port et nous partons pour la côte ouest, au sud de Hvide Sande.

Nous campons entre lagune et mer, d’un côté les kite-surfs, de l’autre la dune et la plage s’étirant sas fin le long de cette côte. La piste cyclable EV12 (piste nationale N°1) serpente entre la bruyère, les monticules et les résidences de vacances, en deçà de la dune, bucolique, un peu ensablée parfois. Ce cordon de sable créé par le vent aurait totalement fermé la lagune en un lac si une écluse n’avait pas été aménagée à Hvide Sande. L’atmosphère de ce port développé il n’y a qu’un siècle lors de l’aménagement de l’écluse est particulière, entre port de pêche industrielle et station touristique.  Tout le monde se rend au magasin de poissons, le fumoir est sur place.

Le plaisir de voyager c’est d’essayer de comprendre ce qu’on voit….alors cette structure sur 4 pieux, en partie dans l’eau?

Ce bateau peut soit flotter et être autonome pour se déplacer, soit être stabilisé par les pieux, soit être totalement surélevé, reposant totalement sur ses 4 pieux, posés sur le fonds de la mer. Son équipement de grue sert à la construction des socles, et à la pose des mâts et des pâles d’éoliennes en mer, travaux exigeant grande précision et stabilité. Il est vrai que le paysage en est couvert. Ce sera notre apprentissage du jour avant de pédaler pour rentrer à notre Hanneton, tout en grimpant pour voir la mer de temps à autre.

L’architecture en briques de Ringkobing, les entrées surélevées, une ambiance au passé industriel.

En reprenant la route vers le nord, la flore se modifie, moins de bruyère, moins de vert, des herbes sèches, des falaises de sable nous offrant une place 5 étoiles près du phare de  Bovbjerg à Ferring avec vue sur la mer et coucher de soleil, mais soirée à l’intérieur; il vente, et nous ne sortons de toute façon pas la table sur les emplacements dans la nature.

Nous partons voir le phare et …un panneau propose un parcours vélo panoramique. Adjugé, nous pédalons à l’intérieur des terres, d’églises blanches en collines, les rouleaux de paille attendent dans les champs d’être amenés vers les fermes. Là, le tableau serein et grandiose perd de son charme ; alors que les fermes sont de belles bâtisses en briques, immenses, elles sont affublées de longs hangars à cochons, l’odeur de la mer n’arrive pas en étouffer les émanations.

Nous passons près de plages calmes, ambiance de lac mais d’eau salée, puis à Lemvig, petite station balnéaire. La boucherie y est très alléchante, le porc sous toutes ses formes ! Mais le coup d’oeil jeté dans un hangar ne nous a évidemment pas convaincu.

Il paraît que notre altitude ne dépassera pas 53mètres et pourtant que de minuscules grimpettes, raides, du gravier parfois aussi, nous rentrons bien fatigués (route 409 , 50 km), passant à nouveau vers le phare et les falaises de sable les plus élevées du Danemark. L’érosion œuvre, un bout de la piste cyclable doit être contourné car il n’existe plus, tombé en bas de cette falaise. Des panneaux parlent de naufrages, nous rappelant que l’ambiance chaude et ensoleillée n’est pas la règle, et que l’hiver doit être extrêmement rude. Pour le moment, de bonnes vagues, des pêcheurs à la ligne le soir, notre voisin ramène 4 maquereaux mais aucun baigneur ou presque, donc nous aurons à nouveau pédalé et contemplé la mer sans s’y baigner, alors qu’elle a 20°, une hérésie !

Le lendemain, avant de continuer notre route toujours vers le nord, nous nous baladons dans la dune, le long d’un des tracés balisé « Vélo ». A pied, c’est splendide, les rosiers rugueux ont des fruits mûrs, des « gratte-à-culs » gros comme de petites tomates, les argousiers sont pleins de baies orange. Mais cyclistes, choisissez l’itinéraire en deçà de la lagune et non cette piste entre mer et lagune, car nous malaxons le sable …

Rester car c’est beau, partir, découvrir plus loin, s’arrêter un peu pour flegmer, trouver de l’eau, aller en camping nous offrant quelques services utiles, comme la machine à laver ….notre vie est pleine de questions « existentielles », sans réponse correcte ou fausse  mais juste le risque d’y consacrer trop de temps!

Question courses et gastronomie, nous apprécions les tomates danoises, serres ? actives ou passives ? en tout cas moins de légumes et fruits espagnols que chez nous, moins de fruits et de salades en général et, comme nous voyageons pour apprécier les différences et les spécificités de chaque endroit, nous optons pour la cure de poissons, sans la prétendre « bien sous tout rapport, écologiquement ». Nous nous régalons, et voyons les fumoirs, les structures de tri à l’arrivée des bateaux. Nous mangeons donc du poisson local, la plupart comme le maquereau et le hareng, de source sauvage, le saumon, lui étant de production en aquaculture. Au moins, c’est clairement dit quand nous nous intéressons à la question.

Nos hésitations nous mènent à Norre Vorupor, une station balnéaire aux nombreuses résidences de vacances dispersées dans les dunes, un parking où se regroupent les surfeurs, dormant dans van, bus ou voiture, aie ! Des sanitaires publics entretenus participent clairement à ce regroupement bohème, nous admirons la propreté de l’endroit, l’ordre, l’absence de bruit le soir.  Nous sommes les vieux et les seuls sans surf ! Comme bien d’autres, nous allons admirer le coucher du soleil après notre souper, classique mais splendide, rigolote cette immersion dans une zone touristique tellement différente de ce que nous connaissons au sud. Beaucoup de glaces, dégustées en bon pull, des snacks, d’anciens bateaux de pêche rénovés grâce à un projet européen, un grand choix de poissons présentés frais encore dans les caisses remplies de glace ou déjà fumés, le fumoir jouxtant à nouveau le magasin.

Le lendemain, de fortes averses nous font apprécier notre Hanneton comme un palace, puis de magnifiques éclaircies même en ce jour le plus maussade depuis notre départ.

A la plage surnommée « cold Hawai », à Klitmoller, pas de vagues, mais du bon vent. Nous admirons le ballet des véliplanchistes dont les planches ont des dérives à foil et de surfeurs tenant une petite voile sans mât ni câbles, composée de 2 parties, leur donnant des allures de papillons volant sur l’eau. Leur position sur leur petit surf est celle d’un snowboardeur, les pieds ne changeant pas de côté suivant l’amure.

aBeau ballet mais nous décidons de changer de décor, cap sur l’île de Fur dans la lagune de Limfjorden.

Camping en terrasses avec vue, il se dégage de cette île un calme des plus sereins,…un peu farceur, son tour à vélo s’avère peu plat et passablement ensablé! Les plages de galets sont jonchées de coquillages, de coques de couteaux (coquillages allongés) et même de coques d’huîtres. Ce serait un des derniers endroits d’huîtres sauvages. Je vais me baigner le soir, le sable est argileux, nager rend l’eau opaque. Cette île a une géologie particulière, couches de sédiments et de diatomées bien visibles, son argile avait été exploité.

Nous nous rapprochons du week end et d’Hirtshals, et après quelques contacts, nous décidons d’aller passer le week end chez notre fils Joseph, à Bergen. Auparavant, nous marchons dans les dunes autour du phare de Rudbjerg Knude. L’érosion de la côte est impressionnante, il reste le cimetière, l’église a dû être détruite car elle était en mauvaise posture. Un touriste allemand me parle de maisons où il a passé ses vacances dans sa jeunesse qui sont à la mer, de splendides résidences à baie vitrée sont très près de la falaise de sable. Beaucoup de monde se promène dans cette dune, toboggan de sable fin marrant, présenté comme une curiosité naturelle. La luminosité du sable extrêmement fin, la météo splendide masque le côté dramatique de l’endroit et de cette érosion ; le réchauffement climatique augmente les tempêtes….Le phare est une telle attraction touristique, qu’il a été « sauvé » en étant déplacé de 80 mètres en 2019 malgré son poids de 700 tonnes, pour éviter qu’il ne s’effondre. Plus assez visible, trop entouré des dunes, il n’est plus en fonction.

Pour la nuit, nous sommes restés loin de la falaise …

Nous filons au nord et les plages deviennent de plus en plus idylliques, du joli sable, sans cailloux, eau claire, pas de vagues, un peu d’air rendant les 28 degrés agréables, arrêts baignades, notamment au nord de Lokken, en pensant chaque fois que ce sera le dernier de la saison. Bon, Pierre-Olivier ne demanderait pas mieux, il a la fausse impression que l’eau devient fraîche….20° selon le relevé quotidien publié.

A Hirtshals, port qui n’a pas plus d’âme que lors de nos derniers passages, nous confions notre Hanneton aux bons soins d’un parking d’hôtel rôdé à la démarche et à nous le buffet de poissons du ferry, la nuit à bord.

Le lendemain, vendredi, dîner avec Joseph sur un banc en ville pendant sa pause de midi, lunettes de soleil requises, cela mérite d’être souligné à Bergen ! Excellente soirée chez lui, Il nous héberge, c’est aussi sympathique que petit, la vue est splendide le lendemain matin, encore du soleil.

Samedi, grimpette à Ulriken, quelque 1300 marches d’escaliers, (leur descente l’après-midi demandera plus de patience à mes coéquipiers), quelques nuages, puis à nouveau du soleil avant de repasser une seconde soirée ensemble. Le lendemain dimanche, nous reprenons le ferry en milieu de journée et le laissons préparer sa semaine de travail sur le terrain.

Bergen avec le sommet d’Ulriken à droite, vers l’antenne

Départ pour le Danemark, 3 – 13 août 2022

Un mois au chalet à vivre sur la terrasse en shorts,  une grosse flegme vu la chaleur, quelques baignades à Frience, d’excellentes retrouvailles avec les copines du travail, aussi en vacances définitives, et nous voilà repartis avec notre hanneton et nos vélos pour des excursions à la journée, plus indiquées pour le moment. 

Un arrêt à Scherwiller (Alsace), histoire de dormir après une dégustation de vins bio.

Après une soirée à Göttingen, où nous y prendrions même l’habitude d’y manger au café de l’hôtel de ville, nous arrivons sur la côte ouest allemande de la mer du nord.

Bösum: charmante découverte, vent, soleil, bateaux de pêche, plages et lagunes aménagées, Strandkorb alignées sur le sable, restaurant de poissons, vente directe de maquereaux et harengs fumés, vinaigrés ou aigre-doux, tous les symboles de la mer du nord dans cette petite station touristique groupée autour de son phare rouge et blanc.

6 août:  c’est parti pour une journée vélo, vers le nord le long de l’EV12 (Eurovélo de la mer du nord), balisée à l’intérieur de la digue, mais nous reviendrons par l’extérieur, beaucoup plus intéressant. La digue est recouverte de prairie, peuplée de moutons. A l’extérieur, le terrain est drainé, de petits « murets » de branchages et de paille retiennent les sédiments déposés, des petits canaux et quelques stations de pompage permettent de maintenir ces terres non inondées, ou moins inondées à marée haute. Les moutons,   comme les échassiers et de nombreuses hirondelles, profitent de ce magnifique espace. Même si ce temps sec et la fin de l’été ne sont pas les meilleures conditions pour admirer les fleurs, nous en admirons quand même, toutes adaptées à cet environnement salé. Ambiance contemplative à souhait: une piste cyclable droite et plate, des moutons partout, parfois la mer, parfois que des polders,(ou koog, ou vasières ), une pause dans une Strandkorb  et une lumière qui varie vite, avec beaucoup de soleil, des nuages, quelques gouttes et toujours du vent. Notre but du jour sera l’embouchure de l’Eider, traversée par un tunnel routier, sorte de tuyau de béton hors de l’eau, sur lequel la piste cyclable et piétonne est aménagée. D’un côté du passage, une écluse, que la route traverse également sur un pont levis. Ces écluses le long de la côte sont fermées en tout cas lors de forts vents d’ouest, de tempêtes pour protéger l’intérieur du pays des inondations.

A Husum, nous arrivons le dernier jour de la fête du port, beaucoup de monde, quelques carrousels, « street food », musiques, il fait bon même le soir. Un théâtre de marionnettes extrêmement simple: un conteur, 3 marionnettes sur bâton, un décor et une histoire de pirates a un franc succès auprès des petits mômes; quel plaisir à l’époque des écrans! Quant à nous, soirée de musique celte.

Le lendemain, la presqu’île de Nordstrand à vélo, la piste est à l’extérieur de la digue, nous pédalons parmi des centaines de moutons, « piétinez-bien », vous solidifiez les terres gagnées sur la mer! La digue ne date que de 1980, auparavant les inondations étaient plus fréquentes. Etant en haute saison, contrairement à nos habitudes, et le long d’une côte touristique, j’avais réservé un emplacement dans un camping, ce qui s’est avéré totalement inutile. Nous avons une magnifique place car à l’abri du vent et toute proche de la mer, c’est-à-dire qu’on donne droit sur la digue!

Le parking du quai d’embarquement à Nordstrand sera une place tout aussi calme. Excursion en bateau pour l’île d’Amrum,  et sa plage de 10km de sable blanc. Nous choisissons de marcher dans les dunes, le long des sentiers bien aménagés pour préserver ce biotope si fragile. La bruyère en fleurs, la multitude de mini-collines de sable, la plage blanche tellement large, deux phares et une belle forêt, le coup de foudre pour moi.  Nous finissons par tant marcher (Norddorf -Nebel par les dunes) que je ne me suis pas baignée!  Nous avons trop chaud avec nos souliers de randonneurs! On ne se change pas, souliers, sac à dos, mini-pharmacie, eau, pic-nic,….nous avons tout! La  baignade se mériterait aussi, il faut brasser le sable hyper fin sur des centaines de mètres avant de se mouiller.  A marée basse, en fin de journée, notre reprenons le bateau à regret. Il se faufile et se tortille pour suivre le balisage, touchera une fois le fonds et excellente surprise, nous passons à côté de quatre phoques se prélassant sur un banc de sable.

Hameaux fermiers, une vingtaine d’habitants par îles

Nos tout petits pas de hanneton, nous mènent à Ribe, plus ancienne ville du Danemark. Maisons à colombages colorées,  paraissant très anciennes, d’autres toute blanches qui sont en fait les plus anciennes, épargnées par le grave incendie du 17ième siècle , comme nous l’apprend la visite nocturne à pied guidée par un veilleur de nuit. Petite ville très touristique mais au charme fou, c’était le principal port de commerce danois au Moyen-Age. Nous soupons dans une des plus anciennes auberges, biscornue à souhait.  Un parking est à disposition des camping cars pour 2 nuits tout près du centre, superbe accueil qui favorise la tentation du restaurant!

L’anneau métallique supérieur montre le niveau de la plus grande inondation de la ville (+ 6m en 1634)

Excursion en tracto-bus  à l’île de Mando. L’accès est un chemin en graviers plus ou moins inondé suivant la marée. A posteriori, faisable à vélo et en camping car , moyennant de choisir la bonne tranche horaire relativement à la marée. L’île est si petite qu’un transport collectif est de toute façon judicieux. Nous marchons dans l’eau tiède, vraiment tiède, pas juste pour moi, de la mer du Nord. Un bras de moins d’un mètre de profond nous sépare d’un banc de sable où des formes arrondies vues aux jumelles doivent être des phoques. La marée basse laisse apparaître des milliers de monticules de sable moulés, déjection de vers. Il y a des baigneurs, on se lézarde au soleil, juste un peu d’air, une météo des plus agréables à défaut d’être habituelle, et saine pour la planète.

Le centre des visiteurs de la merdes Wadden, Vadehavs centret, présente le plus grand marais d’Europe, étape lors de leur migration pour 12 millions d’oiseaux, de façon artistique et instructive, en anglais et allemand en plus du danois évidemment. Nous contemplons surtout les photos, vidéos conscients de notre capacité très limitée à retenir des noms d’espèces! N’étant pas à la saison des migrations et n’ayant pas vu les phoques de près, ce qui au moins a l’avantage de ne pas les déranger, nous complétons notre vision réelle du paysage en se détendant devant ces présentations artistiques.

Le thermomètre ayant l’abonnement au 29 degrés, nous partons nous baigner la fin de l’après-midi au sud de l’île de Romo. Après avoir marché un bon moment dans le sable parmi les chars à voiles, nous réalisons que les baigneurs sont encore plus loin, et que leurs véhicules sont parqués sur la plage. Le Hanneton s’offre donc un moment de rêve de retour aux US, à nous le sable. Ainsi nous atteignons finalement l’eau, et elle est tempérée pour ne pas dire tiède. La marche continue, c’est tout aussi plat dans l’eau que sur la plage, mais nous pouvons finalement nager, sans toutefois être parvenus à n’avoir plus pied. Nous quittons cette île très touristique pour dormir dans un camping à la ferme, à recommander aux petits enfants tellement le bac ou plutôt la parcelle de sable est grande et nombreux sont les tracteurs à pédales.

Le prétexte à ce périple au Danemark est une invitation par des amis rencontrés sur le cargo nous menant à Halifax en 2019 à leur fête de mariage. Nous nous installons donc parmi les autres invités venus avec caravane ou camping car sur leur terrain, à Dollerup (Allemagne).